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Parwan Sahriki
Le sceau de l'Argenterie Royale [Tagar Reys] Dpdlew
Messages : 31
Crédits : 1285

Fiche du personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier
Alignement: Neutre bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Parwan Sahriki
Citoyen du Reike
Nôtre histoire se passe à Ikusa mais prend source à Taisen.

Jour de marché dans la ville du Lion.
On se marche sur les pieds dans les ruelles étroites autour du Bazaar, on joue des épaules, on trébuche sur les vanneries trouées débordant sur la voie, on bute dans les étals.
Les jours d’affluence sont souvent synonyme de chaleur étouffante dans les allées du marché. L’air stagne entre les murs austères de la cité, privé du vent portée par les dunes.
Serrée entre un empilement caquetant de poules en cage et une rangée d’esclaves restés debout toute la journée, Parwan expose ses étoffes.


Le sceau de l'Argenterie Royale [Tagar Reys] L92p4b


Elle tient boutique devant ses marchandises, assise par terre sur ses talons, à la nomade.
Au sol, les effluves de sueur et de fiente sont plus fortes mais on profite du brassage salutaire causé par les jambes des passants.

Penchée sur sa dernière broderie, l’aiguille de la veuve propage lentement les rayons d’un soleil Shierak sur la trame colorée.
Sa main se suspend au-dessus de l’ouvrage.

A sa gauche, un grand barbu s’est arrêté et fait mine d’ inspecter la dentition de l’Aman Ebed épuisée qui lui sert de voisine depuis ce matin.
La nomade n’est pas dupe. Une pièce a retenu l’attention du barbu sur son étal et il temporise pour mieux marchander. Le regard du briscard au poil grisonnant saute furtivement entre les broderies et l’état des gencives qu’il malmène sous son nez.
C’est un barbare, taillé comme un fût de chêne, une tenue et une attitude qui lui évoquent un clan bien spécifique.
Le barbu commet l’erreur de croiser son regard. Je t’ai vu.
Son petit manège exposé, il soupire, essuie la salive de son pouce sur les joues de l’esclave et vient se planter de tout son haut devant Parwan. Tous deux échangent dans la langue du désert.

“Sahriki.” amorce-t-il.

“Ryssen.” constate-t-elle.

“J’ai laissé ma brune à Ikuza. Elle profite des bains. Mais si demain je rentre les mains vides, je pourrais lui faire un collier avec mes couilles et mes tympans, tant elle me les aura brisés.
Mais rien de ce que tu vends ne vaut le prix annoncé, chèvre noire. Ma main au feu. La tenture avec la Lune, là, combien ?"


“Sept pièces d’or, Ryssen.”

“ J'en cracherais pas la moitié.”

“Six d’or, huit d’argent.”

Ainsi débute la joute.  
Les ombres s’étirent sur les murs blanc de Taisen. Le vieux barbare connaît son affaire, à marchander en fin d’après midi. Les prix chutent rapidement lorsque chacun est pressé de rentrer chez lui.
Qu’importe pour la Sahriki, rompue à l’exercice.
A mesure que prend la sauce entre les deux, les anciens s’arrêtent pour assister à l’échange en se caressant la barbe. Les marchandages animés donnent sa saveur aux jours de marché. Et les symboles sautent aux yeux. La Sahriki, à genoux face à l’altier Ryssen en armes, analogie de leurs partis respectifs au lendemain du conflit.

Mais qu’importe la posture, la main au pommeau, l’angle du regard. Ce qui compte, c’est une tête dure comme du bois et d’en faire des caisses. L’un comme l’autre s’y valent.
La nomade se fait plaindre du temps passé à l’ouvrage, de son veuvage à un âge avancé, de l’autonomie qui lui échoit, relève les subtilités dans le motif et la robustesse du tissu.
Le barbare envoie la subtilité au diable, soutient que seule lui importe la forme générale. La sienne est trop dépouillée et le Soleil se couche de honte devant l'irrégularité de son travail. Il balaye d’un geste ses problèmes de vieille femme, bonne à finir sa vie comme servante à la capitale.

Dans la vénérable assistance, on se pousse malicieusement du coude, on acquiesce avec son voisin d’un air entendu, même aux arguments les plus grotesques. Parwan veut vendre, le Ryssen veut acheter, il n’a d’ailleurs vu  rien d’autre qui l’intéressait aujourd’hui, sans quoi il ne serait pas si buté, mais une once d’orgueil et d’antagonisme tribal souligne leur échange et le traîne dans une impasse, tant et si bien qu’à la fin…

“Quatre d’or, sept d’argent… et mon dernier mot, cabocharde !”

“Cinq d’or, cinq d’argent, ronge-mors. Et. Pas. Moins.”

Le vieux Ryssen s’enfonce les mains dans les hanches et bascule sa tête en arrière. Il s’adresse à sa femme restée à Ikuza.

“ Va pour le collier de couilles, ma brune. N’est pas né celui qui me verra floué par une Sahriki.”

Il se penche à à nouveau sur Parwan et agite sa bourse en cuir.

“Rince toi les yeux là dessus, chèvre noire, car tu n’en verras pas la couleur. Maintenant, tu m’excuseras, mon orniphant s’impatiente.”

Le barbare disparaît dans la foule déjà plus clairsemée en direction de la porte Ouest.

Toujours assise sur ses talons, Parwan croise les bras et détourne le menton avec dédain. La poignée d’anciens se disperse, marmonnant entre eux sur cette fin peu concluante.

____

Resté en retrait pendant toute la durée du duel, un chamelier s’avance, le fouet à la ceinture, un bissac de voyage lancé au-dessus de l’épaule, une moustache digne et buissonnant jusqu’aux oreilles.
L’homme est taillé comme un nerf de boeuf, son calot circulaire portant la broderie du symbole Reikois: Un messager du Palais.

“Parwan Sahriki ? Une lettre pour Hossein Sahriki, ton époux. Porte lui rapidement, la couronne n’attend pas.”

Parwan est un instant prise de court à la vue du parchemin qu’on lui tend et à celle du cachet de cire orné du dragon. La gorge serrée par un pressentiment, elle lève le regard vers celui du messager, saisissant le rouleau comme s'il brûlait.

“C’est que… Mon mari s’en est allé, mon frère. Il y a huit mois de cela.”

Une expiration nasale fait frémir les poils de moustache du messager. Il déplie une note chifonnée glissée dans sa ceinture et la consulte avec dépit.

“L’Argenterie m’envoie courir le pays depuis le couronnement de Leur Majestés. La guerre a mis un désordre pas possible dans les archives et vous autres, nomades, vous nous facilitez pas la tâche. Premier époux, Azher Sahriki, mort. Qassan Sahriki, second époux, mort. Hossein Sahriki, troisième, mort aussi. Je…”

Le sang quitte le visage de Parwan. “Q… Qassan est mort ?” Le profil sévère de son second mari s’’imprime à nouveau dans son esprit.

“Quand est-ce que… Est-il… A-t’il eu des enfants ?”

“ Des enfants ?” s’exclame soudain le chamelier, les bras écartés. “Qu’est ce que j’en sais, moi ?! C’est écrit “Mort au combat”, voilà tout. Ouvre cette lettre, femme ! Je n’ai pas toute la journée !”

Submergée d’émotions contraires, Parwan peine à décacheter et dérouler le parchemin devant ses yeux. Qassan est mort. Il est mort. Lui, pourtant si brutal, si sévère, si peu aimant. Le voilà parti, son second mari. Et de la main d’un Ryssen, sans doute ! Lui et ses menaces terribles, si jamais il entendait à nouveau parler d’elle. C’en est fini…
Elle réprime ce sentiment de libération qu’elle estime indigne d’elle et lit :

“ Au nom de l’Argenterie Royale de Leur Majestés,
Et par l’autorité légitime qu’elle exerce sur ses loyaux sujets,

Nous convoquons Hossein Sahriki à propos du travail de sculpture, gravure et taille de pierre réalisé par lui, du commerce qu’il en a effectué ces vingt dernières années par le biais de son épouse, Parwan Sahriki, et des revenus générés par ledit commerce.

En lumière du récent couronnement, et de l’effort produit à restaurer l’ordre fiscal dans le royaume du Reike sous la supervision du Grand Argentier au service du Coeur, Sa Majesté la reine Ayshara, nous vous demandons de vous présenter au service de l’Argenterie Royale du Palais à Ikuza, et ce, dans les plus brefs délais.

Tout report excessif dans l'accès à cette demande sera considéré comme une refus de comparaître et de coopérer, entraînant des sanctions envers l’appelé et son entourage.

Écrit en ce jour du Vingt-cinq Septembre de l’An Zéro.

Service des Contrôleurs et Percepteurs de l’Argenterie Royale du Reike.”

La grande solennité de la lettre, un ton d’usage pour tout édit ayant trait aux services royaux, a un impact considérable sur la nomade. Les sujets d’argent et les relations au royaume étant une affaire d’hommes dans sa tribu, Parwan se croit complètement dépassée. De préoccupation, elle porte sa main à la bouche et cherche un soutien dans les yeux du messager.

“Soleil tout puissant… Hossein est parti, ces punitions vont toucher sa famille !”

“Ah mais sotte, vas t’en toi même à la capitale, alors ! Et  puisque tu étais sa femme, présente toi comme telle !”

“Mais je ne s…”

“Va ! Va, te dis-je ! Explique leur et ils comprendront.”

L’heure n’est pas aux atermoiements. Parwan saute sur ses pieds, ses genoux émettant un crac audible au messager, esclaves et poules alentours. En toute hâte, elle met à bas toutes ses marchandises des présentoirs pour en faire un rouleau de textile qu’elle charge sur son épaule. Elle fait volte-face au messager.

“Mille mercis, mon frère ! Que Shehk illumine tes pas ! Adieu !”

Le moustachu l’observe disparaître en courant dans la ruelle, sa cape et sa robe ballotés par ses zigzags entre les passants.

“Pfeh… Toujours à s’en faire des montagnes. ”

“Je suis sûr que ce n’est même pas si grave. Elle aurait pu partir le lendemain. Mais tout de même, la bénédiction d’une Sahriki… ” pense-t-il en se frisant le bout de la moustache, pas mécontent de lui. “J’irais peut-être au Temple, cette année finalement.”

____

Parwan déboule dans les allées de Taisen, provoquant les cris des passants, surpris par la tempête flottante qui leur passe brusquement sous le nez. En haut d’une volée d’escaliers, elle aperçoit, par-dessus les dômes et les minarets, l’espace ouvert autour de la porte Ouest.
Un dernier effort et elle s’y trouve, sur cette langue de terre battue destinée au transit des marchandises et des bêtes entre les hangars et les écuries.

C’est là qu’elle l’aperçoit, perché sur son orniphant dans la file disparate de cavaliers qui disparaît à travers la porte vers le désert.

“Ryssen !” s’écrie t’elle à bout de souffle, alors qu’il parvient sous les mâchicoulis.

Le vieux barbare et tous les voyageurs dans la file se retournent sur leur selle. Ils l’interrogent du regard, alors qu’elle reprend son souffle, pliées sur ses genoux.

“Ca alors, cabocharde, qu’est ce que tu viens encore me pomper l’air ?”

Elle est toujours incapable d’articuler un mot.

“Eh bien !?”

La nomade se relève et se campe fièrement sur ses jambes, dans une posture identique au barbu pendant leurs négociations.

“Cinq d’or pile et un voyage pour Ikuza, Ryssen !”

Le barbare se retient d’éclater de rire.

“Quatre d’or, huit d’argent, Sahriki. En selle !”

___

Bientôt, Taisen et ses remparts s’amenuisent derrière eux dans le lointain, îlot crépusculaire sur la mer de dunes. L'orniphant et son équipage suivent le train des lanternes venant de, et allant vers la capitale royale.

Parwan a refusé de chevaucher en selle avec le Ryssen. Par principe. Elle s’est plutôt instalée sur le train arrière de l’animal, assise sur ses étoffes. Ses jambes se soulèvent en rythme avec les cuisses volumineuses de la monture sur le sable, lui prêtant une gestuelle enfantine.

Quand les nuances du Soleil cessent finalement de peindre l’horizon et que la Lune siège en maîtresse des ténèbres étoilés, Parwan présente ses paumes au ciel et récite ses prières à Jalan, l’astre nocturne, la priant de veiller leur trajet de ses rayons.
Vient ensuite l’adresse aux ancêtres. Azher d’abord, Hossein ensuite puis c’est au tour de Qassan dont elle vient seulement d’apprendre la mort.  
Elle s’excuse de n’avoir pu combler ses désirs d’héritiers et promet qu’elle faisait de son mieux. Avec le recul, elle pense que son souhait l’aveuglait et qu’ils auraient pu faire un couple digne, même sans enfants. Elle ne doute pas que nombreux sont ceux qui lui rendent hommage mais promet d’un jour apprendre où se trouve son étoile. Elle s’excuse aussi de monter en croupe avec quelqu’un qui aurait bien pu être responsable de sa mort.

Le vieux barbare, qui commence à se sentir en trop sur sa propre monture, se retourne pour lui intimer de la boucler.  Mais Parwan s’est déjà endormie, emmitouflée sous sa cape en poil de chèvre, bercée par le balancier de l’orniphant.

___

Au petit matin, les hauteurs de la capitale apparaissent dans l’aurore poudroyante. Parwan est réveillée par les bâillements de son conducteur. Les lèvres pâteuses, il lui concède que ses prières ont fonctionné et que la Lune leur a accordé un voyage sans incidents. Mais en lui tendant une galette de pain plat, il la surprend à lever les paumes au ciel pour rendre hommage au Soleil et jure de l’éjecter s’il entend une autre prière sur le dos de sa monture.
Parwan le traite de mécréant et boude en mastiquant son petit-déjeuner.

La porte Est d’Ikuza se dresse dans la majesté de ses étendards et les premiers rayons du Soleil, accueillant les visiteurs comme des fourmis à ses pieds.

“Longue vie au Reike.” laisse échapper la Sahriki, le nez en l’air, en passant sous les herses.

“Ouais…” réagit pensivement le Ryssen.

Il y a quelques mois de cela, ils combattaient corps et âme contre le royaume. Et désormais, ils étaient le royaume, ils s’installaient dans le confort de ses murs, leur chef de guerre siégeant désormais au plus somptueux des palais. Avec l’âge et la force de l’habitude, il faudrait au barbu le temps de se faire à l’idée.

Les deux partenaires se disent adieu à la sortie des écuries.

“Attends. Ton nom, cabocharde.”

“Parwan.”

“Thorin. Tu pues la sueur et la fiente de poule, Parwan.”

“Je sais. Pas pour longtemps.”

“Adieu, Parwan.”

“Adieu, Thorin.”

___

Il fait bon ce matin, à Ikuza. Un parfum d’air frais flotte dans les rues de la cité royale. Une brise légère souffle dans les orangers et les hirondelles trissent en fusant sous les toitures. Parwan marche d’un pas vif dans les artères de la capitale qui s’éveille.

Les blanchisseurs s’en viennent de leur tâche chargés de linge blanc, les servantes descendent à la criée du port et les vieux discutent en fumant la pipe sur les marches des résidences.
Elle croise la relève de la garde sous les grilles du quartier populaire, et l’odeur du café tout juste avalé qui traîne dans son sillage.

La voilà au quartier des bains. Une fois délestée de quelques ronds de cuivre sur le comptoir du concierge, Parwan s’éclipse dans les vestiaires. Là, elle se libère de ses vêtements et trottine sur le sol humide jusqu’aux bassins. Prenant place parmi les joyeuses discussions des citadines les plus matinales, elle se laisse glisser dans l’eau chaude avec béatitude. Les courbatures d’une nuit de chevauchée, la fatigue d’un jour de bazaar s'efface dans ses membres comme des pièces de métal cabossées, refondues à neuf dans leur moule.

Savonnant soigneusement sa longue crinière ruisselante, Parwan pense à la lettre, au mots du messager. “Puisque tu étais sa femme, présente toi comme telle. Explique leur et ils comprendront.”

Le sourcil froncé, Parwan doit déployer des trésors d’imagination pour se voir frapper à une porte du Palais et déclarer être là pour représenter son homme. Les finances sont pourtant des affaires de patriarche ! Qu’est ce qu’une femme comme elle pourrait bien dire aux services royaux ? Dans son esprit, elle s’imagine pressée de questions dans une langue inconnue, balbutiant des réponses futiles et se couvrant de honte.

Au bout de la salle, une Ebed gobeline fait sonner sa clochette et retourne un grand sablier fixé au mur. Parwan, comme la plupart des femmes quittent le bain dans un concert d’éclaboussure et se dirigent vers la salle attenante en bavardant.

Le signal du séchoir, et la raison pour laquelle Parwan apprécie cet établissement:
Sous leurs abords populaires et sans prétention, ces bains emploient une Elementaire de vapeur.
Pendant que les clientes se baignent, on lave à grande eau les vêtements de celles qui ont versé un supplément, et c’est par magie que chacune ressort sèche jusqu’à la racine des cheveux.

L’élémentaire, une elfe au teint noir de café, ses cheveux broussaillant sur sa tête comme un nuage d’orage, invite chacune dans la pièce circulaire à tendre les bras et fermer les yeux. Elle soulève son pied droit et se lèche les lèvre avant de souffler dans le cercle serré formé par son pouce et son majeur. Un air brûlant jaillit de sa bouche et vient  frapper les murs de la salle, formant bientôt un vortex autour des clientes immobiles.
En quelques instants, Parwan sent l’humidité s’évaporer de sa peau et de ses cheveux balayés aux quatres vents. Elle rouvre les yeux sur un petit groupe de tout âge, nues mais parfaitement sèches. Chacune remercie Tenvi l’Elementaire en rejoignant les vestiaires, celle-ci répondant par un sourire poli.

On rend à Parwan ses vêtements, aussi secs et propres qu’elle. La Sahriki prend bien le temps d’enfiler son pantalon, sa robe et ses tuniques, de coiffer sa tresse, nouer sa ceinture et d’ajuster sa coiffe. Dans le petit miroir en médaillon devant lequel chacune se presse, elle applique sur ses lèvres et ses cils une once de poudre végétale pour rafraîchir son maquillage.

Le sceau de l'Argenterie Royale [Tagar Reys] S1h909

Elle sort dans la rue, kerikh de marche en main. Si elle n’est pas prête à se rendre au Palais  maintenant, jamais elle ne le sera. Alors elle se met en marche.
Sous ses semelles de cuir, les pavés plats l’appellent presque à courir. Mais Parwan est sérieuse et résolue. Elle représentera Hossein à l’Argenterie, car nul autre ne peut le faire à présent. Et qu’importe si elle se couvre de ridicule.

La lettre décachetée en main, elle se retrouve au pied des murailles du palais royal.
Peu familière des lieux, elle peine longuement à trouver une entrée avant d’atteindre une barbacane aux herses levées, tenue par une huitaine de gardes. Un drakyn patibulaire et scrutateur alterne entre le contenu de la lettre et la mine déterminée de la Sahriki. D’abord réticent à laisser entrer quelqu’un que la lettre ne convoque pas expressément, on lui confisque broderies, bâton et affaires de voyage, puis on l’escorte à l’intérieur.

Parwan est impressionnée par le jardin poussant sous les murs du Palais. Elle voudrait s’arrêter pour observer toutes ces fleurs et ces arbres qu’elle voit pour la première fois, mais son escorte lui fait hâter le pas.
Elle et sa guide finissent par pénétrer dans une aile du palais aux couloirs solennels. Elles croisent plusieurs dignitaires et troupes de garde, traversent une cour intérieure, grimpent une volée d’escaliers plus large que la nomade n’en a  jamais vu et débouchent sur un long couloir, généreusement éclairé de grandes lampes à huile. La garde fait asseoir Parwan sur un banc et disparaît prévenir quelqu’un en lui donnant l’ordre de ne pas bouger.

Parwan s'exécute.
Son coeur s'accélère, assise seule sur son banc. Shekh tout puissant ne peut rien pour elle en ces murs. Ses rayons ne l’atteindront pas, claquemurée comme elle est dans ce vaste et mystérieux édifice. Leur trajet pour parvenir ici se trouble dans sa mémoire perturbée.
“Pas d'inquiétude.” se répète-t-elle intérieurement. “Pas d'inquiétude...”

___
Tagar Reys
Le sceau de l'Argenterie Royale [Tagar Reys] Op8gDUs
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Fiche du personnage
Race: Humain
Vocation: Mage
Alignement: Loyal neutre
Rang: B - Contrôleur royal
Noble du Reike
Tagar Reys
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Sam arrive dans mon bureau et je sens l’énervement monté en moi. Il est pourtant respectueux, gentil, poli mais je ne peux pas m’en empêcher, c’est plus fort que moi. Il est trop parfait, à la fois musclé, une tête d’ange, un sourire éblouissant, une grave de baryton, j’ai l’air d’être un clochard à côté de lui.

En plus il est tout le temps de bonne humeur, ce qui m’exaspère encore plus, comme s’il avait reçu la recette du bonheur et l’avait gardé pour lui. Pourtant, je me calme en inspirant une grande bouffée d’air et je lui demande d’un ton peu amène :

Que puis-je faire pour vous ?

Il m’indique alors, avec un grand sourire comme s’il ne ressentait aucune hostilité venant de sa personne :

Une garde vient de nous prévenir que la femme du sculpteur Hossein Sahriki est dans le couloir suite au courrier qui a été envoyé à son mari.

Je fronce les sourcils devant cette information. Pourquoi l’artiste ne s’est pas déplacé lui-même ? Est-ce qu’il est malade ? A moins qu’il trouve indigne de venir au Palais. Je soupire car les choses s’annoncent plus compliquer que prévu. Inutile de demander à mon interlocuteur, son job est faire entrer les gens, un point c’est tout. Je me suis rendu compte qu’un garde armé était vraiment trop intimidant et que les gens perdaient leurs moyens en venant nous voir.

J’en ai parlé au Cœur qui a accepté cette création de poste et nous avons maintenant un accompagnateur. Je lui réponds donc simplement :

Très bien, faites-la entrer.

En attendant qu’il revienne avec la personne, je ressors son dossier et celui de son mari. Je le parcours rapidement, et quand Sam fait rentrer une femme d’un certain âge, je me lève, m’inclinant légèrement avant de lui désigner un siège et de me présenter :

Je suis le contrôleur Royal ; Tagar Reys, je vous en prie asseyez-vous.

J’attends qu’elle l’ait fait avant de lui dire :

Tout d’abord, merci de votre venue, même si je dois avouer que je suis un peu surpris, je m’attendais à voir votre mari. Est-il souffrant ?

J’espère pour lui qu’il a une grave maladie, sinon je le ferais chercher par des soldats, manu militari.
Parwan Sahriki
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Fiche du personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier
Alignement: Neutre bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Parwan Sahriki
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Une escorte armée et une première visite au sein du Palais Royal avaient de quoi intimider.
Parwan s’apprêtait à prouver, n’en déplaise au contrôleur royal, de la grande pertinence de son changement de personnel. En effet, en pénétrant dans son bureau, la Sahriki jette un regard éloquent à Sam, prouvant à lui seul l'efficacité redoutable d’un accompagnateur au sourire charmant.

La diction nette de Tagar fait retrouver à Parwan le sens des priorités et toute son attention se focalise sur lui.

“Je suis le contrôleur Royal ; Tagar Reys, je vous en prie asseyez-vous.”

Elle lui rend son salut avec empressement et se présente d’un ton affecté.

“Parwan, Maître Reys. Du clan Sahriki. Bénédictions, mon frère.”

Elle s’assied, sa main ne quittant plus sa poitrine ; symbole de sincérité mais surtout de son inquiétude retrouvée. A travers elle transpire le langage corporel typique des femmes Sahrikis :
Le regard planté dans celui de son interlocuteur lorsqu’elle parle, s’abaissant respectueusement lorsqu’on lui répond.

"Tout d’abord, merci de votre venue, même si je dois avouer que je suis un peu surpris, je m’attendais à voir votre mari. Est-il souffrant ?"

Si Parwan s’était installée comme on s'assoit sur une boîte à œufs, son visage donnait maintenant l’impression qu’elle venait d’en écraser un.
La première phrase du contrôleur fendillait déjà son fragile sentiment d’assurance et de légitimité.

“Tu n’as rien à faire ici.”
“C’est un rôle d’homme de résoudre ces affaires.”
“Tu n’as pas eu le courage de rentrer au clan, voilà tout.”
“Ce n’était pas prendre tes responsabilités, c’était fuir en avant.”  


Elle prend la parole, comme pour faire taire les rumeurs réprobatrices de sa conscience. Mais ses mots se bousculent dans sa gorge.

“Je… Il est parti il y a huit mois, maître Reys. Il était vieux et fatigué et… je suis désolé, j’aurais tant voulu qu’il soit encore là. C’était un homme bon, dur à la tâche, jusqu’au bout. Je pensais que… comme j’étais sa femme…  j’aurais pu… le représenter ?” Elle n’y croit pas elle-même.
“La guerre a été rude pour nous aussi. Nous sommes arrivés à court d’acheteurs pour ses travaux, puis à court de moyens. Les soins se faisaient rares à cause des combats. Mais... il a refusé que je vende mes broderies pour ses traitements et… il est parti.”

L’épisode brûle toujours vivement dans sa mémoire. La décision d’Hossein était incompréhensible pour Parwan. Ses travaux de couture auraient pu couvrir ses soins. Pourquoi les lui avoir fait garder pour elle ? Pourquoi lui avoir nié son devoir de femme, celui de s’occuper de lui ? Depuis la mort d’Azher, son premier mari, Parwan ne s’était jamais senti aussi impuissante et faible qu’à son chevet, à ce moment.

Ces deux souvenirs pénibles auquel elle s'attribue la faute remontent et se mêlent l’un à l’autre, bouillonnant à la surface. Ils s’ajoutent à l’’angoisse de sa situation présente, à l’incertitude liée à son veuvage, à son futur...

Et d'un coup, son coeur déborde. A cet instant.  Dans le bureau du contrôleur Royal.

“Je..." La Sahriki reste stupéfaite, alors qu’un flot continu de larmes dévale de ses joues. De tous les endroits pour faire un tel étalage de faiblesse, elle avait choisi l’intérieur du Palais Royal, avec un fidèle serviteur de la Couronne pour témoin. Parwan est mortifiée.

“Quelle vue disgracieuse, je suis désolée.” exprime-t-elle, la gorge serrée. Ses mains ayant failli à tarir le flux de ses larmes, elle les éponge avec son écharpe. Pas un sanglot, pas une grimace, juste un flux silencieux et constant. Celui ci finit éventuellement par se calmer.

Parwan se redresse et plonge à nouveau son regard brillant dans celui de Tagar Reys.

“Je suis désolée.” répète-t-elle. “Je n’essaye pas de provoquer votre pitié. Je ferais ce qui m'est demandé.” A chaque battement de cils, elle capture les gouttes restantes qui s’en échappent, dévoilant brièvement le tatouage Reikois dissimulé sous son écharpe.
Tagar Reys
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Tagar Reys
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La jeune femme commence en marquant des points, m’indiquant son nom, le nom de son clan et m’appelant maitre Reys. Elle semble très soumise, comme toutes les femmes de son clan d’ailleurs, ce qui est une bonne chose, du moins pour un interrogatoire comme celui que je commence.

Mais j’ai dû y aller trop fort avec ma première question, car elle a du mal à me répondre. J’apprends finalement que son mari est mort, il y a huit mois déjà. Alors que j’allais lui dire que j’étais désolé pour elle, la voilà qui se met à pleurer. Non quelques larmes comme j’en ai l’habitude pour m’inspirer de la pitié, mais un véritable torrent.

J’attends donc un peu gêner, puis une fois qu’elle a terminé et qu’elle s’est excusée, je tends un mouchoir en tissus, lui disant simplement :

Dame Parwan, prenez votre temps, je vais aller nous chercher du thé.


Je sors donc de mon bureau et je vais jusqu’à la tisanerie pour prendre deux verres où je verse du thé à la menthe, très chaud, très sucré, très bon. Je reviens ainsi offrant le contenant à mon invité, lui précisant :

Attention, c’est brûlant.

Puis je me rassois sur ma chaise, soufflant un peu pour rafraîchir le thé. J’en bois ensuite une petite gorgée, appréciant beaucoup cette boisson. Ce n’est pas aussi excellent qu’un chocolat, mais c’est très bien quand même. Tout ce temps doit permettre à la femme qui me fait face de se reprendre, j’attends donc qu’elle est bue un peu également avant de reprendre la parole :

Je suis désolé pour votre perte. Il semblerait que les services de l’état-civil n’aient pas eu connaissance de sa mort. Enfin, c’est facile à corriger.


Je griffonne quelques notes sur un document que je lui tends :

Une fois notre entretien terminé, vous donnerez ce document à notre accompagnateur. Il vous conduira jusqu’au service concerné et leur transmettra le papier. Vous n’aurez qu’à répondre à leurs questions et ce sera terminé.

Voilà, une bonne chose de faite. Je peux donc continuer :

Vous pouvez bien sûr le représenter, surtout que je vois sur son dossier, qu’il n’a aucun autre parent en vie, c’est bien cela ?


J’attends donc sa réponse avant de lui annoncer :

Concernant votre défunt mari, il y a huit mois, il était à jour de ses cotisations et je vois que vous l’êtes également. Le service que vous allez voir, s’occupera de la succession et autres détails.

Je lui souris, refermant mon dossier et je lui demande d’une voix douce :

Avez-vous autre chose à me demander ?


Après tout, j’avais prévu pas mal de temps sur ce dossier, je peux donc aider mon interlocutrice.
Parwan Sahriki
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Parwan Sahriki
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Surprise par le geste, Parwan recueille le mouchoir à deux mains comme ci c’était la chose la plus précieuse du monde.

“Dame Parwan, prenez votre temps, je vais aller nous chercher du thé.”

Elle secoue imperceptiblement la tête, comme pour soutenir qu’elle ne mérite ni “Dame”, ni temps, ni thé. Mais elle n’en dit rien et souffle un “Merci.” reconnaissant à Tagar, alors qu’il se dirige vers la sortie.

A peine la porte se ferme-t-elle que Parwan pose le mouchoir sur le bureau et s’enfouit le visage dans les mains. Elle se retient de s’arracher les yeux et de venir y coudre son écharpe à la place. Au moins, de cette manière,  elle s’épargnerait ce genre d’embarras pour de bon.

Elle est furieuse contre elle-même. Tant et si bien qu’elle matérialise son alter ego imaginaire dans le fauteuil vide du contrôleur pour mieux se juger.

Alors quoi ? se demande-t-elle. Après quelques mois de solitude, perdait-elle déjà la tempérance, la patience et l’endurance des gens de sa race ? D’un épais tissu de mailles textiles claquant fièrement au vent, elle ne serait plus qu’une feuille cassante et déshydratée ? De celles qui s'effritent sous le pied des passants ?  N'était-elle plus maîtresse d'elle-même ? De ses émotions ?

“Foutaises. Regarde moi, Parwan. Quand tu te loveras au bras d’inconnus chaque soir différents, quand tu sauteras ta prière matinale sous prétexte que tu t’es levée au zénith, quand le regard des hommes sur tes cheveux ne te sera plus source d’embarras, quand tu ne te nourriras plus qu’aux pensions du royaume, aux vapeurs de l’opium et aux largesses des riches étrangers, je serais déjà loin.

Pour qu’ il ne déborde plus, je visserai mon coeur avec l’expérience de mon passé, je l’enduirai de la force de Shehk, je l’oindrai de la lueur protectrice de Jalan, je garderais ses portes du regard bienveillant des ancêtres. Je ne craindrais pas la solitude, et mon dernier souffle sera plus proche que jamais de mon âme soeur, dussé-je ne pas la trouver de mon vivant !”

Oups. Elle s’était emportée toute seule.
On ne fait pas mieux la leçon qu’à soi-même. Sa mère aurait été fière de ce genre de monologue. Et Azher lui aurait demandé de le marquer sur papier.
Elle avait pensé tout ça en shierak qiya.

Un feu ardent lui pique les joues et la nomade se masse les pommettes pour évacuer le sang monté à son visage. Cette Parwan antithétique et dépravée n’existerait jamais, mais tout cela avait eu le mérite d’évacuer son énergie négative en attendant le retour de Tagar.

“Attention, c’est brûlant.”

Parwan sourit à Tagar qui lui tend une tasse de thé, comme pour le remercier de sa sollicitude. Elle attend poliment, l’observe souffler sur son thé pour le porter à ses lèvres. Parwan ne prend aucune de ces précautions et s’accorde une franche gorgée de liquide brûlant. A la nomade. Hop.
Elle pose ses doigts devant sa bouche et émet un son étonné. C’est tout juste si elle ne crache pas un trait de vapeur par les narines.

“Délicieux.” laisse-t-elle échapper.

Les fines feuilles de thé vieilli semblent réprimander ses manières de sauvage sur ses papilles. Même le thé ici était plus sophistiqué qu’elle. “Ralentis, barbare ! Nous sommes plus délicates que ton jus de fouettard ordinaire ! Prend le temps de nous savourer !”

Elle reprend une gorgée ressemblant davantage à celle de Tagar. La douceur mentholée achève de lui faire oublier sa détresse passée.

Jusqu’ici, rien de ce qu’elle avait vécu ne lui était familier. La lettre, le palais, le jardin, l’entretien… Diable, même s’asseoir sur une chaise lui était inhabituel ; Pour preuve, sa discrète bougeotte et son application à se tenir correctement, rendue malaisée par sa propre anxiété.

Mais qu’on soit nomade ou serviteur royal, rien de plus rassembleur que de partager une tasse de thé. C’était vrai au Reike, cela devait être vrai ailleurs, et Parwan se sent plus à l’aise, la fine coupe fumant entre ses doigts.

“Je suis désolé pour votre perte. Il semblerait que les services de l’état-civil n’aient pas eu connaissance de sa mort. Enfin, c’est facile à corriger.”

Elle hoche la tête, en se pinçant les lèvres. Rien de surprenant. Elle avait été la seule à porter cette nouvelle pendant des mois, et elle pensait que cela resterait ainsi. Elle cueille  le document et déchiffre l’écriture preste de Tagar sur le papier.

“Une fois notre entretien terminé, vous donnerez ce document à notre accompagnateur. Il vous conduira jusqu’au service concerné et leur transmettra le papier. Vous n’aurez qu’à répondre à leurs questions et ce sera terminé.”

Nouveau hochement de tête.

“Vous pouvez bien sûr le représenter, surtout que je vois sur son dossier, qu’il n’a aucun autre parent en vie, c’est bien cela ?”

“Oui. Il avait… un petit-neveu nommé Qassan, mais lui aussi est parti.”

“Concernant votre défunt mari, il y a huit mois, il était à jour de ses cotisations et je vois que vous l’êtes également. Le service que vous allez voir, s’occupera de la succession et autres détails."

La poitrine de la Sahriki se soulève et contient un soupir de soulagement. La douceur du contrôleur à son égard le laissait présager, mais quelque part, elle est surprise qu’aucune compensation ou période de servitude ne lui soit réclamée.

Jalan soit louée. Quand le messager est venu me trouver, j’ai imaginé toutes sortes de choses.”

Son pouce passe pensivement contre les losanges tatoués sur son menton. Une succession ? Elle n’avait partagé que vingt années de sa vie, mais ils vivaient de peu de choses. Sa maladie et la guerre avaient achevé d’épuiser leurs économies. Assurément, son vieil ermite n’avait rien laissé derrière lui.

“Avez-vous autre chose à me demander ?”

Parwan lève les yeux du papier et lui rend son sourire bienveillant.

“Rien de spécial, Maître Reys. Le thé que nous avons partagé a-t-il un nom ? Nous autres associons le goût des choses aux personnes que nous avons rencontrées. Pour ne pas les oublier.”

Sous ses doigts, le mouchoir de tissu retourne à son propriétaire sur la surface du bureau..
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Mon invité semble s’être calmé quand je reviens et boit son thé, un peu trop vite alors que je l’avais prévenu. Mais c’est ainsi que l’on apprend, en faisant des erreurs et finalement, elle répond à mes questions sans pleurer à nouveau, ce qui est une bonne chose. Je lui souris quand elle me parle du messager et je lui indique :

C’est vrai que les courriers officiels ont un langage assez particulier, ils sont conçus pour faire peur.

Elle me demande ensuite le nom du thé et je lui réponds :

C’est du thé à la menthe, mais il pousse entouré de fleur de jasmin, c’est ce qui donne ce petit gout de douceur. Je suis content qu’il vous ait plu, mais il n’y a pas de raison de m’oublier. Maintenant, vous allez devoir aller chez le tatoueur pour mettre à jour votre tatouage. J’en connais un bon si vous le désirez.

J’attends sa réponse avant de lui demander, continuant à consulter son dossier :

Je vois que vous habitez Taisen et que vous vendez des étoffes.

Je regarde ensuite sa tenue et je lui dis :

J’ai accompagné ma mère dans toute sorte de magasin de vêtements et vous avez là un fort bel article. Je suis sûr que vous allez rapidement faire fortune et que nous nous reverrons lors de mes visites à domicile. Ce sera alors à vous de m’offrir du thé.

Je lui souris, essayant au maximum de la déstresser un peu. Elle me fait de la peine, j’ai l’impression d’avoir en face de moi, une biche qui serait perdue au milieu d’une montagne enneigée. Regardant tout avec crainte et pouvant se casser une patte dans une crevasse, sans espoir de partir de là. Je regarde un peu mieux son dossier et je lui demande :

Je ne vois nulle part la présence d’enfant que vous ayez eu avec un de vos compagnons, est-ce un oubli de nos services ?
Parwan Sahriki
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Parwan Sahriki
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“Je suis content qu’il vous ait plu, mais il n’y a pas de raison de m’oublier.” dit Tagar.
“Vous me trouvez oubliable ? Ne soyez pas vexante.” entend Parwan.

Son coeur manque un battement et la remarque anodine pétrifie Parwan de honte. Tagar avait relevé son indélicatesse, comme une crasse insinuation.

“Maintenant, vous allez devoir aller chez le tatoueur pour mettre à jour votre tatouage. J’en connais un bon si vous le désirez.”

Son cou enfoui entre ses deux épaules, et tentant d’en faire de même avec le reste de sa tête, la statue de sel en face de lui acquiesce avec empressement.

“Euh oui, avec plaisir !”

C’est vrai, cela faisait bientôt trois ans déjà... Aurait-elle oublié si il ne lui avait pas rappelé ? Son état d’intense d’embarras et d'auto dépréciation lui répond que “Bien entendu, inepte comme tu es”. L’apaisement du thé à la menthe avait été de courte durée.

“Je vois que vous habitez Taisen et que vous vendez des étoffes.”

Nous y étions. La traditionnelle, l’inébranlable confusion que l’administration Royale et le clan Sahriki entretenaient depuis des siècles.
Ni sédentaires, ni complètement nomades, les services royaux peinaient parfois à s’y retrouver. Entre les périodes de pâtures, les retraites estivales dans les montagnes, les revenus partagés du clan et les biens personnels, n’importe quel greffier non spécialiste viendrait s’y perdre.

Bénéfices de la citoyenneté Reikoise, indépendance de leur mode de vie itinérant, les nomades évoluaient souvent dans une zone grise au Reike.
Et les Sahrikis seraient aisément accusés de profiter du système s'ils ne se faisaient pas ouvertement connaître comme de généreux contribuables.

Quel était le lien avec la discussion entre Tagar et Parwan ?
Eh bien, contrairement aux informations dans le dossier du contrôleur, la veuve n’habitait pas à Taisen. Au sens où elle n’y avait pas d’adresse. Et quand elle s’y trouvait, elle dormait au pied des remparts, partageant le feu de camp d’autres nomades et vagabonds.
Mais surtout, ce flou d’informations avait valu au messager royal de la chercher pendant plusieurs jours dans la région, ce qui expliquait son agacement lorsqu’il l’avait enfin trouvée.

“J’ai accompagné ma mère dans toutes sortes de magasins de vêtements et vous avez là un fort bel article. Je suis sûr que vous allez rapidement faire fortune et que nous nous reverrons lors de mes visites à domicile. Ce sera alors à vous de m’offrir du thé.”

Parwan ne peux pas s’empêcher de sentir une pression intense émaner du sourire bienveillant du contrôleur royal. Chaque instant qui passait, elle se sentait rétrécir et Tagar grandir.  Il y a tant de choses qu’elle voulait clarifier pour ne pas le décevoir.
Elle voulait lui dire qu’elle dormait chaque nuit à même le sol. Qu’elle n’aurait sans doute jamais de domicile à lui faire visiter. Qu'elle ne possédait pas de boutique mais vendait dans la rue. Que, bien qu’elle soit fière de son art, il ne lui porterait pas fortune tant qu’elle vivrait seule sur les routes. Mais elle n’ose rien dire. D’embarras mais surtout pour ne pas le froisser. Elle peut seulement parler de ce dont elle est certaine.

“Ce serait un honneur pour moi de vous servir le thé, Maître Reys. Quelque soit la saison, vous serez le bienvenu.” Elle est touchée que ses vêtements lui plaisent. “Tout n’est pas de moi, cette écharpe et mon chapeau appartenaient à ma mère.”

“Je ne vois nulle part la présence d’enfant que vous ayez eu avec un de vos compagnons, est-ce un oubli de nos services ?”

Les épaules de Parwan retombent, elle cligne des yeux et son regard se perd sur ses genoux.  
Et là, à cet instant, elle a une révélation.

Si selon l’Ataki Shierak, les hommes étaient l’incarnation de Shehk et de ses rayons sur Sekai, ce n’était pas seulement pour s’assurer que les femmes se  comportent convenablement en intérieur. Ils étaient là pour jeter une lumière morale sur toute chose, sur chaque secret, même douloureux.

Et ils n’avaient même pas besoin de partager vos croyances ; Depuis qu’il avait ouvert la bouche, Tagar s'était employé à lever le voile sur tout ce que Parwan dissimulait dans son coeur comme dans sa vie. Il était là pour lui rappeler que même à l’abri des rayons du Soleil, elle n’était pas moins une petite chose comme une autre,, insignifiante dans la grande marche de Sekai, se tortillant face aux grains de sables sur sa route, face à ces peines dont elle était trop faible pour faire le deuil, et cet avenir incertain.

Elle devait craindre le regard de Tagar comme on craint le pouvoir de Shehk et l’éclat brûlant de la Vérité, pas comme on craint avec une lâche pudeur de voir ses secrets dévoilés. Il avait même précisé “un de vos compagnons”. Pensait-elle réellement qu’il ignorait ses deux précédents mariages ? Sotte qu'elle était.
Il devait même savoir dans quelles circonstances elle avait quitté Qassan. Mais elle préfère ne pas y penser. Cette perspective la paralyse.

Les mains serrées entre ses cuisses, elle retrouve le regard du contrôleur avant de parler.

“Non, ce n’est pas un oubli, Maître Reys. Hossein ne souhaitait pas d’héritier, Azher est parti trop tôt. Et je n’ai pas su… je n’ai pas pu donner d’enfants à Qassan, mon second mari. ”

Elle fait un effort pour rester impassible et ne pas utiliser de termes fâcheux. Elle avait fait le deuil d’Azher, et parlait souvent avec lui des enfants qu’ils auraient pu élever ensemble, voire même de comment ils auraient pu éviter sa mort, ce jour d’embuscade.

Non, les souvenirs qui émergent derrière ses yeux proviennent de cette lointaine année de mariage avec Qassan, des souvenirs frais d’hier et de la nouvelle de sa mort, coupants comme le fil du rasoir.
Une année de mariage à concevoir, et à échouer.
Implacablement, chaque nuit dans sa couche, parfois même en journée, à l’abri des regards. En vain, pourtant.
Ses coups à en perdre connaissance. Le jugement devant la tribu, son honneur et sa fierté pulvérisés aux yeux de tous. Son abandon, loin de tout.

Cette éruption de souvenirs vieux de vingt ans est bien plus violente que la précédente. Mais cette fois, Parwan s’est fortifiée. Elle l’a senti bouillir et peut s’enfoncer les ongles dans la paume de sa main pour la contenir. Jusqu'au sang s'il le faut. Elle se focalise sur la douleur pour ne pas faire déborder son coeur une seconde fois. Elle sera forte et ne tremblera pas.

“J’ignore pourquoi. Mais si les Astres m’ont  privée du don de vie, c’est qu’il y avait une très bonne raison.
J’aurais aimé en avoir beaucoup, c’est vrai. Huit, dix. Mais Hossein disait que ses enfants, son héritage, c’était son art.”
ajoute-t-elle, parvenant à esquisser un petit sourire, ses ongles s’extirpant discrètement de sa peau.
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La jeune femme accepte mon aide concernant le tatoueur et je lui indique simplement :

Vous sortez du Palais, via la grande place et vous prenez la direction de la porte ouest, l’échoppe se trouve à environ cinq minutes de marche. Vous la trouverez facilement, le bâtiment est peint en rouge foncé.

Elle me répond ensuite qu’elle acceptera de m‘inviter, ce qui me fait sourire, je pourrais surement lui acheter quelques étoffes pour ma mère. Je suis sûr que cela lui plaira, car c’est vraiment joli. Quand j’évoque la question des enfants, elle semble être mal à l’aise, m’expliquant la raison pourquoi elle n’en a pas eu. C’est dommage, car elle semble avoir voulu en avoir et je lui dis :

Je suis désolé, je ne voulais pas me montrer indélicat. Je le note dans votre dossier pour qu’on ne vous repose pas cette question.

Je bois ensuite une autre gorgée et je lui dis, les yeux dans le vague :

Je veux également beaucoup d’enfants, sept pour être exact, je ne sais pas pourquoi exactement ce nombre. Le problème, c’est que ma mère organise des rencontres arrangées avec des femmes qui n’ont pas la même vision de la vie que moi. Je devrais peut-être épouser une représentante de votre tribu.

Je me rends compte que j’ai parlé à voix haute et je rougis un peu, lui précisant :

Désolé, vous n’êtes pas là pour écouter mes problèmes. Je vais nous resservir un verre de thé et je finirai mon rapport pendant que vous le dégusterez.

Je pars reprendre du thé identique au premier et croise Sam, que j’informe :

Vous devrez accompagner la nomade aux bureaux de l’état-civil. Surtout, vous ne l’abandonnez pas là-bas.


Je ne tiens pas à ce qu’elle attende des heures. Je reviens ensuite dans mon bureau, donnant un verre à mon invité, lui précisant simplement :
Attention, c’est toujours aussi brûlant.
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Parwan assimile sans sourciller le trajet vers le tatoueur, comme assurée de s’en souvenir encore dans dix ans.

“Je suis désolé, je ne voulais pas me montrer indélicat. Je le note dans votre dossier pour qu’on ne vous repose pas cette question.”

La Sahriki décline par de petits gestes embarrassés l'excuse du contrôleur. Elle ne s'en estime pas légitime, comme tout ce qu'il lui a offert jusqu'ici. Mais lorsque Tagar se confie sur ses désirs d’enfants, elle se penche en avant, à l'écoute de ces pensées qui s'échappent de ce personnage sérieux et jusque-là inflexible.

Ce n’était qu’un homme, avec ses doutes lui aussi. Et s’il avait écouté ses plaintes, elle pouvait en faire autant. Mais il coupe court à la discussion et part chercher du thé à nouveau. Parwan s’en réjouit et patiente en silence, ses deux mains au bord de l’assise pour conserver sa posture. Elle pondère la question et imagine le contrôleur fiancé à une fille de son clan. Elles étaient rares, les familles nomades qui  se mêlaient à des sédentaires par les liens du mariage.

“Attention, c’est toujours brûlant.”

Même sourire reconnaissant. Et quand il s’assoit pour se pencher sur ses feuillets, elle avale une gorgée aussi enthousiaste que sa toute première, s’assurant cette fois de bien s’en imprégner ses papilles.

“Sept est un beau chiffre, mon frère. Et on ne fait pas meilleure épouse qu’une Sahriki, j’en suis certaine !” dit-elle avec enthousiasme. Elle repense à sa formule, et de ces femmes qu'elle imagine d'un âge similaire à elle-même, ne partageant pas la vision de vie du contrôleur.

“ Une femme doit forger sa vision auprès de son mari, c’est vrai. C’est pour ça que la virginité est une chose si importante. D’esprit comme de corps, l’un va avec l’autre. Un homme doit s'en saisir tôt, comme un fer sorti des flammes. Moi-même, c'est mon premier mari qui m'a forgée à sa mesure. Même mort, il guide toujours mes actions jusqu'à aujourd'hui. Nous sommes liés.” Ses index s’entrelacent comme les maillons d'une chaîne.

“Il vous faut trouver une épouse jeune, maître. Et pas une fleur fanée comme moi !" Plaisante-t-elle en souriant, comme empreinte de lucidité.  "Mais épouser une Sahriki, c’est devenir Sahriki soi-même. En adopter les valeurs, tout du moins ! Et j’ignore si cela vous conviendrait.” ajoute-elle d’un air préoccupé. Elle sait peu de choses du contrôleur, après tout. Saurait-il prendre la vie d'un être sans hésitation, lui, l'homme de plume ?

Les yeux de Parwan suivent sa trace d'encre glissant avec souplesse sur le parchemin. Elle profite de son verre de thé, la tête ailleurs. Pour la première fois, ses prunelles d'ambre ne retrouvent pas celles de Tagar avant de parler.

“Je voudrais partir, Maître Reys. J'ai survécu à trois marriages, on ne me choisira pas une quatrième fois. Pas ici, parmi les miens. J'arrive au bout d'un cycle et je veux savoir pourquoi le Soleil me laisse toujours marcher sur Sekai. Je sens que ma place est auprès de quelqu'un qui ne m'attend pas, peut-être au delà du désert, et je veux trouver cette personne. Ou mourir en chemin, ça m'irait aussi."  

Elle lève enfin les yeux.

"Divagations de femme perdue ?"
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Parwan me remercie d’un sourire, je la sens plus détendue qu’au début de notre entretien, ce qui est une bonne chose. Autant faire peur à des personnes qui tentent de frauder en ne payant pas leurs impôts ne me pose aucun problème, autant impressionné une femme venant du désert et qui a toujours respecté les lois me fait me sentir mal dans ma peau.

Elle semble vouloir parler de chose plus personnelle et comme il me reste encore un peu de temps avant mon prochain rendez-vous, je souris devant ses réponses, engageant ainsi la conversation. Elle m’explique ensuite sa vision du mariage et je dois dire que cela me convient tout à fait, je hoche même la tête à de nombreuses reprises, pour manifester mon accord.

Quand elle me parle des valeurs des Sahriki, je lui demande, curieux :

J’avoue avoir des connaissances parcellaires sur votre mode de vie, pouvez-vous m’indiquer ce que je dois faire pour me conformer aux traditions ?

Je sais qu’ils sont un code moral assez stricte, mais cela ne doit pas être insurmontable. Elle me parle ensuite de ses projets et je lui dis en souriant :

Beaucoup de personnes se perdent pour mieux se retrouver. Vous pouvez bien sûr partir, soit au Shoumei qui n’est pas très loin en bateau, soit prendre une caravane pour la République. En plus, le Temple est sur le chemin, je dois d’ailleurs y faire mon pèlerinage en janvier.

J’attends de voir sa réaction, puis je continu :

Les deux ont des avantages et des inconvénients. Toutefois, je vous conseille Shoumei, vous risquez d’être assez déstabilisé par la liberté des mœurs de la République.

C’est le moins que je puis dire, là-bas, on vénère l’argent et c’est tout. En plus, le mode de vie est beaucoup plus trépidant et elle aura du mal à vendre ses articles.
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"J’avoue avoir des connaissances parcellaires sur votre mode de vie, pouvez-vous m’indiquer ce que je dois faire pour me conformer aux traditions ?"

"Eh bien…" Le dos de la Sahriki se tend un peu et elle esquisse un sourire gêné, alors que son cerveau simule une multitude d'interactions entre le contrôleur et les hommes du clan. D’un ton prudent et pressé, elle prend mille précautions et préface longuement son propos, de peur que sa description ressemble à une liste de qualités manquant au contrôleur:

"Il ne s'agit pas de traditions, mais plutôt de valeurs. Euh !... Comment dire… Je ne dit pas que vous n'avez pas de… de… Mais  parfois, certains sédentaires… pas forcément vous, Maître, mais j'ai croisé des gens qui… Enfin, parfois, les gens des villes… enf… Des nomades aussi sont comme ça ! Mais il arrive que certains tremblent devant la mort !
Ils ont peur d'elle et la fuient inutilement, voilà. Un Sahriki accepte. Il la prend quand c'est son droit, et l'accueille quand son tour est venu. Certains de mes frères vous refuseront leur fille simplement car vous n'êtes pas nomade. Mais défiez un être qui vous aurait causé du tort, battez le en duel, puis ôtez lui sa vie, son honneur ou sa liberté, tous vous accueilleront à bras ouverts !
Le désert est rude, vous le savez. Et les Sahrikis s’assurent que les leurs restent aussi rudes que lui. Du reste, je suis sûre que vous honorez déjà la vérité et méprisez le mensonge, que la compagnie de chèvres ne vous ferait pas horreur, vous souhaitez déjà transmettre la graine de vie offerte par Shehk… Il ne vous manque que la barbe.”
ajoute-t-elle, espiègle.

“Beaucoup de personnes se perdent pour mieux se retrouver. Vous pouvez bien sûr partir, soit au Shoumei qui n’est pas très loin en bateau, soit prendre une caravane pour la République. En plus, le Temple est sur le chemin, je dois d’ailleurs y faire mon pèlerinage en janvier.”

Etant la première personne à qui elle confiait son projet, quelqu’un dont, de surcroît, elle estimait hautement l’opinion, un soulagement diffus soulève sa poitrine quand Tagar approuve son ambition de voyage. Soulagement qui se fleurit de félicité quand le contrôleur royal mentionne son pèlerinage. Parwan applique ses deux mains contre son coeur, couvant cette chaleur qui la tient lorsqu’elle rencontre un étranger partageant sa foi.

Virsalat Shehk athchomar*, Maître. Puisse le Soleil briller sur votre voyage jusqu’au seuil de votre maison.” lui souhaite-t-elle chaleureusement. *Reverence to the burning Sun

“Les deux ont des avantages et des inconvénients. Toutefois, je vous conseille Shoumei, vous risquez d’être assez déstabilisé par la liberté des mœurs de la République.”

“Lune sacrée, oui ! J’ai entendu dire que c’est un pays sans rois et sans dieux ! Que le bas-peuple choisit des gens qui choisissent celui qui règne ! Et que tout ce monde change après chaque décennie ! Mais c’est là que mon premier fiancé voulait se rendre de son vivant. Il disait “Les gens là-bas pensent à ma manière.”
Elle hausse les épaules et grimace pour retenir une raillerie.  C’était leur premier sujet de chamaillerie depuis l’âge de dix ans.
“Je veux le voir de mes yeux.” affirme-t-elle. “Et s’il s’est laissé bercer par ses contes de marchands et ses livres étrangers, je me moquerais si copieusement de lui qu’il voudra se réincarner pour me faire taire !”

Là encore, elle peine à maîtriser le sourire triomphal que lui inspire cette perspective. Puis elle se fait plus pensive.

"Il ne m'en voudrait pas si je disais qu'il n'était pas Sahriki. Il en avait le corps... moins l’esprit." Cette main qu'elle porte a sa joue et ce regard qui se perd un instant sur les plinthes du mur à sa droite trahissent l'ombre d'un heureux souvenir… et la preuve que cette apôtre de la retenue était capable de pensées licencieuses. “Je suis impatiente d’y être, Maître Reys.”
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J’écoute en écarquillant les yeux de plus en plus les valeurs que je devrais partager si je souhaite me marier à une femme du désert. Je l’écoute sans l’interrompre, puis quand elle a terminé, je lui indique :

J’avoue que je ne m’attendais pas à cela. Le désert est un endroit comme vous dites suffisamment dangereux pour ne pas ajouter des problèmes supplémentaires. J’avoue que je crains la mort, en plus, je déteste la violence. J’ai déjà pris de nombreuses vies, mais c’est uniquement pour me défendre et je n’en ai retiré nul plaisir ou satisfaction.

Je lui souris pour adoucir mes paroles et je conclus sur les dernières traditions :

Porter la barbe, avoir des enfants et garder des chèvres ne me fait pas peur, mais si je pense que le faire en plein dans la capitale, risque d’être compliqué. N’est pas possible de se marier avec une Sahrikis et de vivre en dehors du désert, en sédentaire ?

Après tout, je suis prêt à faire des efforts, il faut donc que ma future femme en fasse aussi. On change ensuite complètement de sujet de discussion, me parlant de ses voyages et mon sourire s’élargit quand elle me parle de la République et je ne peux pas m’empêcher de la taquiner un peu :

Je crains que votre premier fiancé ait eu tout à fait raison. J’y suis aller à de nombreuses reprises et sa vision des choses correspond tout à fait à ce qu’il se passe là-bas. Mais ils vénèrent bien un Dieu et c’est celui de l’argent. Là-bas, vous allez devoir avoir de solides économies, car leurs cœurs est sec comme le désert et ils ne pensent qu’à eux et à comment gagner le plus possible.


C’est une vision un peu pessimiste des choses, car il existe également des gens bien, mais ceux qui n’ont pas d’argent finissent la rue. Je lui dit, pour compenser, en souriant:

Je vous souhaite en tout cas de rencontrer des gens intéressant lors de vos voyages et je prierai pour vous.

C'est à ce moment que l'on frappe à la porte et je vois Sam ouvrir la porte, m'indiquant simplement:

Je suis désolé de vous déranger, mais votre prochain entretien est arrivé.

Je me lève donc, afin de raccompagner celle qui est devenu mon invité jusqu'à la porte et je lui indique:

Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à lui demandé, il va vous accompagner pour le reste des procédures. Enfin, à titre personnel, je suis curieux de savoir ce que vous pensez de la République, donc quand vous reviendrez à la capitale, passez me voir, je vais vous garder du thé.


Je vois ainsi partir Parwan et je me demande vraiment si elle va apprécier son voyage. C'est sans aucun doute une femme bien, mais pourra-t-elle accepter des changements dans sa vision du monde ? Telle est la question.
Parwan Sahriki
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Fiche du personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier
Alignement: Neutre bon
Rang: C
Citoyen du Reike
Parwan Sahriki
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“J’avoue que je ne m’attendais pas à cela. Le désert est un endroit comme vous dites suffisamment dangereux pour ne pas ajouter des problèmes supplémentaires. J’avoue que je crains la mort, en plus, je déteste la violence. J’ai déjà pris de nombreuses vies, mais c’est uniquement pour me défendre et je n’en ai retiré nul plaisir ou satisfaction.”

Son message était passé ; Parwan pressentait bien qu’ils habitaient un monde différent.
Mais ce constat ne portait pas ombrage à l’opinion qu’elle se faisait du contrôleur. Après tout, c’est le portrait d’un combattant honorable qui se détachait de sa description. Aussi soutient-elle ses propos de hochements de tête compréhensifs.
Hm. Elle mentirait si elle prétendait que les combats ne lui provoquaient  aucun frisson. Il y avait une forme d’ivresse à s’engager dans ce pari fatal, qui voyait deux Êtres déterminés à mettre un point final à l’histoire d’autrui pour continuer la leur. Le calendrier de chacun se contractait, se fronçait nerveusement sous la pression des lames tirées au clair, et chacun n’y lisait plus qu’en secondes à suivre. Plus en mois, ni en année.

Et pourtant, Tagar avait pris “de nombreuses vies” ? Plus qu'elle-même, sans doute. Une ironie qu’elle acceptait volontiers ; la Sahriki avait été plus de fois spectactrice qu’actrice. Et voilà sa considération pour le serviteur royal qui croissait encore.

“Porter la barbe, avoir des enfants et garder des chèvres ne me fait pas peur, mais si je pense que le faire en plein dans la capitale, risque d’être compliqué. N’est pas possible de se marier avec une Sahrikis et de vivre en dehors du désert, en sédentaire ?”

La question provoque un sourire en coin à la nomade. C’était ce genre d’histoire qu’on entendait autour du feu sans jamais en voir la manifestation. “Tu sais que la cousine de Siyad a eu cinq filles et qu’elle a laissé partir une d’elle avec un citadin ?”

“C’est possible, Maître,  je n’en ai simplement jamais été témoin. Mais vous êtes de la race de ceux qui obtiennent ce qu’ils désirent, et ce n’est pas cela qui vous freinera. J’en ai le sentiment.” ose-t-elle ajouter.

Le contrôleur semblait être un homme de biens et de tempérament tout à la fois, capable d’emprunter un chemin et de s’y tenir vaille que vaille, obtus face aux obstacles.

Ce dernier rebondit sur les ouï-dire Républicains qu’expose Parwan.

“Je crains que votre premier fiancé ait eu tout à fait raison. J’y suis allé à de nombreuses reprises et sa vision des choses correspond tout à fait à ce qu’il se passe là-bas. Mais ils vénèrent bien un Dieu et c’est celui de l’argent. Là-bas, vous allez devoir avoir de solides économies, car leurs cœurs est sec comme le désert et ils ne pensent qu’à eux et à comment gagner le plus possible.”

Azher était bien incapable de médire de cette République sur laquelle il ne tarissait pas d’éloges, cette “terre de connaissances et d’égalité”. Celle qui à chaque occasion sourcillait à s’en user le front, c’était bien sa dubitative et têtue fiancée. La République lui musclait la figure à chaque fois qu’on lui en faisait mention. Et la description de Tagar ne faisait pas exception.

Sourcillant donc, Parwan répond. “Si leur dieu se possède et tient au fond d’une poche, je n’ai pas à le craindre. Je sais déjà m’en passer pour survivre et provoquer ses faveurs quand j’en ai besoin. Quand au coeur des gens… j’essaierais de m’y adapter. J’espère simplement qu’ils apprécient les habits brodés et accrocher de beaux tapis à leur murs…”

Sinon, il lui faudra se passer d’argent tout à fait.

“Je vous souhaite en tout cas de rencontrer des gens intéressant lors de vos voyages et je prierai pour vous.”

“Vraiment ?! Vous le ferez ?”

Les yeux de Parwan s’illuminent et elle pose sa main sur le bord du bureau, comme par crainte de ne pas pouvoir contenir une embrassade spontanée. Aucune attention de Tagar ne l'avait plus touchée: Prier pour elle.

“Merci, Maître. Je ne mér…”  Des coups retentissent contre la porte.

“Je suis désolé de vous déranger, mais votre prochain entretien est arrivé.”

Parwan se tourne vers Sam et se lève de concert avec le contrôleur.
Une prière de Tagar ne valait pas n’importe quelle prière. Son âme se trouverait cuirassée de l'illustre protection de ses ancêtres, si jamais il plaidait auprès d'eux. Elle rejoint la porte avec Tagar et se place face à lui, aux côtés de l’accompagnateur.

“Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à lui demander, il va vous accompagner pour le reste des procédures. Enfin, à titre personnel, je suis curieux de savoir ce que vous pensez de la République, donc quand vous reviendrez à la capitale, passez me voir, je vais vous garder du thé.”

“Ce serait un honneur de vous revoir, Maître Reys. Peut-être qu'une de mes sœurs de clan viendra m’accueillir sur le seuil de vôtre porte, qui sait ?”

Le sourire de Parwan irradie de reconnaissance. Elle ne peut s’en tenir à des mots pour le remercier. Il avait été bon avec elle, plus que de besoin, et elle souhaitait lui rendre un geste à la hauteur de sa bonté. Alors, la nomade se penche en avant, le dos droit, et cueille ses doigts de Tagar pour lui donner un baisemain. Elle embrasse respectueusement le dos de sa phalange et, avec son pouce, la masse d’un geste circulaire comme pour mieux l’imprégner de son respect. Le salut aux patriarches.

Ses deux iris soleil couchant s’attardent dans ceux du contrôleur royal.

“Que Shekh illumine vos pas, mon frère. Jusqu’au revoir.”

Elle s’incline une dernière fois et s’éloigne dans les couloirs, guidée par Sam.

___

Bientôt, tous deux discutent gaiement sur le chemin des bureaux d’état civil. Parwan est heureuse de partager plus longtemps la compagnie de cet homme charmant.

“Oui, le jardin est magnifique ! Aucune de ces plantes ne m’étaient familières.”

“Le temps de vôtre passage, le jardin s’est fleuri d’une belle plante supplémentaire.”

“ Oh !”  Parwan porte la main à sa bouche et éclate d’un rire surpris et embarrassé.
Leurs badinages se poursuivent jusque à la porte de la censeure de l’état civil. Une gobeline perchée sur un tabouret à escabeau les accueille sobrement derrière son bureau. Sa plume épaisse s’agite sur un registre devant peser plus lourd qu’elle. Et une cinquantaine de ces ouvrages reposent en silence sur des étagères robustes recouvrant les murs.

“ Sahriki, Sah~ri~ki…” cherche-t-elle du doigt, soulevant les pages avec d’amples mouvements de bras. “Ho~ssein… Ah !”  finit-elle par dire. Elle examine rapidement les notes attachées au nom du vieux sculpteur à et la case vide de l’héritage.

Elle relève son nez crochu et déclare: “Rien !”  , sa vaste bouche se fermant sur ses lèvres saturées de tressaillements procéduriers.

Sam jette un regard en coin vers la nomade, inquiet de sa réaction. Mais Parwan sourit. Le contraire l’aurait surprise.

“Très bien. Y-a-t-il autre chose ?” s'enquiert-elle auprès de l’accompagnateur.

Sam se tourne vers la censeure. “Inscrivez le décès de cette personne au registre, nous en avons fini.”

La gobeline hôche simplement la tête et salue la Sahriki lorsqu’elle sort.
Sam et Parwan rejoignent sans se presser la barbacane tenue par les gardes, passant par le jardin pour admirer les arbres et les fleurs.
On lui rend ses affaires, ses marchandises et son bâton kerikh sous la herse. Parwan dit adieu à Sam et se dirige librement vers la Grand Place.

Elle avait un tatouage à faire renouveler.

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Tagar Reys
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Fiche du personnage
Race: Humain
Vocation: Mage
Alignement: Loyal neutre
Rang: B - Contrôleur royal
Noble du Reike
Tagar Reys
Noble du Reike
Après avoir raccompagné la veuve à la porte, je retourne m’asseoir à mon bureau, en repensant à ses paroles. Vivre avec une Sahrikis semble bien compliqué, je ne veux pas passer ma vie dans le désert, et même si Parwan me dit que tout est possible, je sens bien que c’est le genre de chose qui ne se fait pas. Ma dulciné risque d'être malheureuse en ville.

Concernant la République, elle semble vraiment déterminée à y aller. J’espère juste qu’elle ne finira pas, comme bien d’autres compatriotes, à mendier dans les rues. C’est le problème avec un pays où la valeur des gens se résume à l’argent qu’ils ont gagnés. Si tu es pauvre, tu n’es rien. Elle aura bien besoin de mes prières, que je vais d’ailleurs faire dès que j’aurai terminé ma journée de travail au Palais.

Je souris ensuite en me souvenant des dernières paroles de la nomade, car je crains qu’elle ne soit déçue par son arrivé chez moi. À moins d’un coup de chance extraordinaire ou d’une rencontre arrangée par ma mère, je serais toujours célibataire. D’ailleurs, cet état de fait me dérange de plus en plus. Il faudra bien, un jour, que je me résous à accepter un des partis présentés par celle qui m’a mise au monde, même si je ne ressens aucune affinité envers cette personne.

L’autre alternative est de partir dans le désert, chercher une femme qui soit soumise à son mari, me faire pousser la barbe et garder des chèvres, à moins que ce ne soient des moutons ? Le problème, c’est que pour me faire accepter, je vais devoir me battre en duel et tuer quelqu’un. Je n’aime pas la violence et je ne souhaite pas devoir prendre des vies en permanence, comme le dernier des barbares.
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